« Loin de nos bases »
Il y a ceux qui partent .. et celui qui reste !
Et, c’est celui-là qui m’intéresse.
Loin de ses bases, hors le troupeau, en dehors du cercle. Celui qui par l’isolement d’un instant ou de plusieurs jours, retrouve comme un vide nourrissant. On pourrait se demander s’il n’est pas bon parfois, de quitter ses zones de confort et de tutoyer à nouveau sa solitude. Finalement être seul, c’est aussi un peu … être soi ? Sur le fond je n’en sais rien, chacun est différent mais ce qui m’intéresse c’est celui qui s’éloigne, n’est pas ou plus là, ne part pas avec les autres et qui du coup, rejoint la grande famille (éclatée, discrète mais bien réelle) de ceux qui parfois choisissent la liberté loin du groupe : le saumon qui ne remontera pas la rivière, l’ourse qui n’hibernera pas tout à fait, la fourmi qui tournera à gauche laissant sa colonne, le chien s’éloignant de ses maîtres, pour mieux revenir peut-être, riche de ce qu’il aura vu. Et l’humain qui laisse aller loin le flot, le flux, le clan autour de lui, et réapprend à s’entendre penser en solitaire.
Et puis lui là, ce crabe de feu orange et rouge, zébré des traces de son parcours, entouré de tous et qui a choisi de camper là, seul. Les pieds dans l’herbe et la pince au vent. Il est là pour que les yeux s’y posent un jour par hasard, au gré d’une promenade. Pour que remonte en nous le désir de laisser aller les siens, le désir de se perdre, le désir de ce rien qui nous poétise. Comme des retrouvailles avec soi. Partir, et en revenir le sourire aux lèvres.
Allez tonton crabe, de belles aventures à toi : ) le vert à la place du bleu, les yeux perdus dans les nuages et ces couleurs d’automne te vont si bien ..
näutil 2016
