Je voulais faire comprendre ma démarche, le pourquoi, le comment de cette fermeture de l’œil et n’ayant pas toujours les mots, j’ai échangé à ce propos avec quelqu’un qui me connaît très bien, assez pour ne pas trahir ma parole et pour pouvoir parler en mon nom,
‘’Tout ce qui est immobile meurt, et la vie finalement, ce n’est rien d’autre que le mouvement. Tout change, tout se transforme et rien ne dure à l’identique, que ça soit la météo, les sentiments, l’Histoire .. C’est porté par cette logique naturelle que j’ai décidé de fermer l’œil. J’aimerai revenir d’abord sur le sens de sa création, même si chacun est parfaitement libre d’interpréter les choses comme il le sent.
Il y a aussi dans la façon d’avoir pensé et réalisé cet oeil, le rapport à ma passion qui est le graff.
Et puis en effaçant ce graff je voulais un peu interroger le rapport au temps, le ‘’j’irais voir, j’irais faire demain’’, poser la question de l’immédiateté d’un désir, que ce soit de nature ou autre chose qui étofferait l’âme, et qu’on remet à plus tard (je sais que plein de gens ont eu envie d’aller le voir et on reporté à plus tard, que ce soit pour d’autres graffes que le mien d’ailleurs). Repenser le temps et ce qu’on en fait, c’est essayer de remettre en route des mouvements grippés par l’habitude, et qui nous empêchent de voir la poésie, de faire des choses qui la nourrisse.
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Siouville-Hague